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Le mot du président - avril 2018

Mise en ligne : 06-04-2018
Dernière mise à jour : 06-04-2018
Le mot du président - avril 2018

Cher(e)s passionné(e)s de billard,

A l’heure où je prends la plume pour rédiger cet édito, le nombre de licenciés vient de franchir la barre symbolique des 15 700 ! Je me réjouis d’avoir dépassé notre meilleur score depuis 2013. Certains diront que l’ampleur de ce succès est bien mince pour se réjouir. Evidemment j’aimerais qu’il soit encore plus important. Mais s’il est une leçon que j’ai apprise depuis 5 ans et demi maintenant, c’est de ne pas être trop ambitieux, trop pressé et d’apprécier chaque petite victoire comme il se doit.

Pour illustrer mon propos, cette courbe des licences montre à quel point cela faisait longtemps que nous n’avions pas atteint un tel niveau.

Notre objectif dès 2013 a toujours été d’augmenter le nombre de licenciés. Il semblait clair pour l’équipe élue que l’échelon national permettrait de prendre les mesures qui nous mèneraient inéluctablement vers la victoire et la montée, que nous espérions exponentielle, de cette courbe. Il nous a bien fallu nous rendre à l’évidence et accepter que tout ne pouvait pas être fait par le national. Nous avons entrepris de renouer le contact avec les ligues régionales, identifiées comme les relais indispensables de la politique de développement voulue par tous. Aujourd’hui on peut se réjouir de l’amélioration sensible des rapports et de la collaboration échelon national/échelon régional. Malgré cela, le nombre de licenciés, revenu en 2015 à 15636, est reparti à la baisse. Le paradoxe c’est que la porte d’entrée des licenciés dans la FFB, c’est le club. Et si le club ne se structure pas pour l’accueil, l’initiation, les joueurs passent et repartent. Autrement dit, quand vous êtes dans l’équipe dirigeante d’un club, vous déplorez que certains ne suivent pas la dynamique. Vous vous dites que c’est le CD de la ligue qui peut avoir un réel impact sur le développement. Une fois au niveau de la ligue, chacun de nous se dit que le véritable pouvoir est au national. Ce qui n’est pas tout à fait le cas, je viens de le démontrer.

La vérité est plus complexe, multi-factorielle. La fédération, comme son nom l’indique, est un ensemble et chaque élément de cet ensemble à un rôle essentiel à jouer. Quand on regarde le diagramme du nombre de licenciés par ligue, on se rend compte que les ligues qui stagnent ou régressent, amortissent en quelque sorte les efforts consentis par les autres. Quand un club rencontre des problèmes, qu’il est en difficulté, il gomme ou absorbe la progression du voisin. Nous sommes donc condamnés à travailler ensemble, à nous répartir les tâches, si nous voulons réellement conduire le billard sur le chemin de la réussite. Tout est important. Tout compte à la fin. Le travail fédéral, articulé, conçu avec les ligues doit montrer la direction. Les ligues et les CDB doivent servir de relais et relayer les idées et les initiatives auprès des clubs. Chaque club se doit de jouer son rôle d’accueil, d’initiation, d’élargissement de la population qui joue au billard. Et de la même façon, chaque discipline compte. On ne peut pas se contenter d’œuvrer pour le carambole qui représente 75 % de notre population et pour le blackball dont le développement récent au niveau des régions explique notre progression en nombre de licenciés. Il faut aussi investir dans le billard américain et le snooker, sans se focaliser uniquement sur l’offre compétitive, mais en agissant pour permettre l’installation de tables partout en France grâce aux ligues et aux clubs. De même, chaque niveau d’animation est indispensable et ne peut être négligé : pratique loisir, pratique compétitive, haut niveau. Chacune de ses pratiques compte et soutient l’autre. Chaque membre de la fédération a un rôle essentiel à jouer et personne ne peut exister sans les autres. Chaque licence est primordiale. Mille licences c’est 43 000 euros, soit l’équivalent d’un emploi temps plein pour aider les bénévoles, gagner en structuration et cheminer vers plus de visibilité, plus de professionnalisme, plus d’efficacité. Et pourquoi pas vers l’olympisme ?!

Quel sport a les forces que nous possédons ? Qu’est ce qui nous différencie du tennis de table des années soixante ? Nous existons depuis quasiment un millénaire. Partout dans le monde on joue au billard sous toutes ses formes. Le billard est intergénérationnel, crée du lien social. Il constitue un formidable outil d’apprentissage et d’éducation. La pratique du billard est excellente pour la santé tout au long de la vie et maintient les fonctions cognitives des personnes d’âge mûr. Qui peut se vanter d’avoir autant d’atouts ? Qui mérite plus que nous d’être olympique ?

Au moment de terminer cet édito, je rentre de Ronchin où se sont déroulés pendant 3 jours, l’euroyouth 2018 et la ladies’cup, des étoiles plein les yeux. La France va bien puisqu’elle s’adjuge 4 médailles d’or sur 7, 3 médailles d’argent et 3 de bronze. Nous sommes champions d’Europe 3-bandes cadets et juniors. On peut dire que le travail initié il y a maintenant plus d’une décennie à la fois par la fédération et ses bénévoles et la DTN, porte aujourd’hui, pleinement ces fruits.

Nous sommes sur la bonne voie assurément. Surtout ne relâchons pas nos efforts et ne nous laissons pas distraire de l’essentiel : la pratique la plus large possible, une élite formée et compétitive, des jeunes et des féminines toujours plus nombreux et, enfin, la visibilité indispensable à une grande discipline sportive.

Comme le disait Marie Curie : « je vaux ce que je veux ». Alors, tous ensemble voulons !

Jean-Paul Sinanian, président de la FFB.

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