Il a fallu la fin tragique d’un cycliste sur le Mont Ventoux au cours du tour de France de 1967 pour que les contrôles anti-dopage, refusés par l’ensemble des cyclistes en 66, deviennent obligatoires en 68 ! En effet, une surenchère inadmissible pour ne pas perdre conduisit tous les cyclistes du tour à consommer de manière effrénée tout ce que l’on pouvait trouver en matière de produits dopants. Mort d’un arrêt cardiaque, on retrouva dans les poches de Tom Simpson des tubes d’amphétamines, drogue qui lui permit de repousser les symptômes d’épuisement au-delà des limites.
Après l’histoire de Tom Simpson et bien d’autres faits similaires, le monde moderne a pris conscience de la nécessité d’associer 3 entités : sport, santé et bien-être. C’est ainsi que nous devons promouvoir le sport pour sa contribution à l’épanouissement de l’individu tout en le protégeant de l’asservissement à la performance à n’importe quel prix. Le sport sans dopage, cela a été démontré, améliore ce que nous avons de plus précieux : la santé physique, mentale et sociale. Le dopage dans le sport fait tout le contraire. L’esprit originel de la loi antidopage était de protéger la santé du jeune sportif.
Malheureusement, les leçons n’ont pas suffi. Le dopage a conservé une longueur d’avance sur son contrôle. Les enjeux financiers considérables ont transformé l'esprit de la loi : a aujourd’hui, s’agit d'avantage de punir les tricheurs que de préserver l’humain. Les sanctions ne sont plus seulement sportives mais aussi judiciaires ! L’adrénaline est l’hormone naturellement produite lors d’un stress. Elle améliore les performances physiques pour fuir devant un danger imminent. Sa production est artificiellement augmentée par certains coureurs à l’aide de produits dopants. Le billard est un sport dit 'de cible'. Il ne demande ni puissance ni endurance ni vitesse mais une grande maîtrise de soi. Paradoxalement, dans les sports de cible comme le billard, ce sont les antidotes de l’adrénaline (bétabloquants et stupéfiants dont le cannabis) qui sont illicitement consommés pour amoindrir les effets du trac. Les antidotes de l’adrénaline sont des produits dangereux et c’est pourquoi ils sont interdits. En revanche, toutes les méthodes non médicamenteuses de gestion du stress (relaxation, hypnose, yoga...) sont à conseiller.
Ecrit par Pedro De Roa pour la Commission médicale.