Questions à Stéphane Ochoiski et son fils Brian, deux joueurs passionnés de snooker…
Celui de Stéphane Ochoiski :
« J’ai d’abord fait des études de commerce, puis j’ai travaillé à l’usine Smart pendant une dizaine d’années comme technicien qualité. J’ai ensuite pris un congé reclassement pendant lequel j’ai passé mon brevet d’Etat pour pouvoir travailler pendant 5 ans pour le Century Club en tant qu’agent de développement. Depuis deux ans, je suis auto entrepreneur, j’ai deux activités, je travaille comme conseiller en communication pour une radio locale et je dispense des formations de billard en libéral ».
Celui de Brian Ochoiski :
« Je suis actuellement en Terminale pour passer mon BAC professionnel de Gestion et Administration, pour ensuite, me diriger vers un BTS dans la négociation et la relation client. »
« En international je compte environ 30 sélections : 2 fois quart de finaliste aux championnats d’Europe en individuel et par équipes, j’ai remporté une quinzaine de tournois nationaux dont 5 championnats de France et deux coupes de France, j’ai terminé 4 fois numéro 1 français et j’ai remporté dans toute ma carrière plus de 500 tournois. Mon meilleur break au snooker en tournoi est 97 et 127 en entraînement. Le fait le plus marquant de ma carrière est en passage en direct sur Eurosport lors du quatrième tour du Paul Hunter Classic un tournoi pro-am en Allemagne en 2015. Je suis aussi formateur et dirigeant, président d’un club depuis 25 ans et dans la commission sportive nationale. J’ai des diplômes de coach international, je suis aussi consultant sur Eurosport, j’adore transmettre et aider les autres à mieux connaître le snooker. »
« 3 fois quart de finaliste au championnat d’Europe (2 fois en U18 et 1 fois en U21), j’ai remporté la European Junior Team Cup avec 2 autres co-équipiers, Niel Vincent et Yannick Tarillon, 3 fois champion de France Junior (2 fois U21 et 1 fois U18) en individuel et 1 fois champion de France par équipes avec mon père. Mon meilleur Break en compétition est de 112 et de 141 à l’entraînement. »
Racontez-nous comment vos chemins sportifs s’entremêlent, quel est votre rôle, l’un par rapport à l’autre.
Stéphane Ochoiski : « Je suis en priorité le papa de Brian bien entendu, mais je suis aussi son mentor au snooker, je m’occupe de lui depuis qu’il est tout petit, j’essaie de lui apprendre le plus de choses possible, techniquement ou mentalement. Je l’entraîne quelquefois, mais Brian est un garçon très doué et très autonome donc je le laisse beaucoup apprendre par lui-même. Souvent après les matchs, je lui explique comment il peut s’améliorer, je lui fournis des programmes d’entraînement et j’observe régulièrement sa technique pour le faire avancer plus vite. »
Brian Ochoiski : « Mon père a très bien résumé notre relation, il m’a transmis énormément de savoir au fur et à mesure des années et cela va continuer. Il est à la fois mon père, sparring-partner et coach, il m’aide à faire progresser mon jeu et à avoir un maximum d’expérience. Nous apprenons tous les deux l’un de l’autre car notre style de jeu reste complétement différent. »
Est-ce un atout ou un inconvénient ? Concrètement, sur un championnat pendant lequel vous jouez tous les 2, comment ça se passe ?
Stéphane Ochoiski : « Ce n’est pas facile tout le temps car notre vision du jeu est différente pour le moment. Je ne suis pas toujours d’accord sur le choix des coups de Brian ou sa façon de jouer. Il m’est parfois difficile de garder mon calme mais je m’améliore là-dessus car il joue de mieux en mieux. Si on participe au même tournoi, je regarde souvent le tirage pour savoir à quel stade de la compétition on va se rencontrer. J’avoue ne pas aimer jouer contre mon fils, c’est normal, l’un de nous sera éliminé. On se joue déjà si souvent à l’entraînement… Il nous arrive parfois encore d’être de vrais concurrents et je rêve secrètement d’une finale au championnat de France contre Brian. Par contre j’adore jouer avec Brian en équipe, j’ai confiance en lui et le lien familial est super motivant, notre victoire lors des championnats de France l’an passé m’a fait énormément plaisir. »
Brian Ochoiski : « Notre lien familial est un atout lorsque l’on joue en équipe car avoir son père comme coéquipier ne peut être que motivant. Nous sommes habitués à jouer ensemble la plupart du temps ce n’est donc pas un handicap, nous sommes tous les deux capables de mixer nos deux visions pour fournir un jeu très solide en équipe. Lorsque l’on doit s’affronter en individuel ce n’est pas la même chose. Le fait de jouer l’un contre l’autre, de s’affronter et de fournir tous les deux notre jeu le plus performant n’est pas évident. Surtout qu’il est rare que l’on joue l’un contre l’autre en finale, nous nous rencontrons plus souvent en quart de finale et demi-finale, avant que l’un ou l’autre arrive au bout de la compétition. »
Stéphane, suivez-vous votre fils dans tous ses déplacements ? Vous êtes en quelque sorte le coach de votre fils ?
« Oui dès que c’est possible je suis à ses côtés, il m’est arrivé de manquer quelques tournois auxquels Brian participait. Frustré de ne pas avoir pu être avec lui, je le suivais en direct sur internet. Je le pousse et l’encourage pendant ses tournois, surtout en international qui sont nos principaux objectifs désormais. Oui bien sûr que je suis son coach et je l’ai toujours été. Brian a démarré le snooker à 5 ans, j’ai peut-être été un peu dur avec lui au niveau technique car je pense que je voulais qu’il apprenne vite mais aujourd’hui notre relation est arrivée à maturité. Brian écoute mes conseils et on avance bien plus loin, nous ne sommes plus des concurrents mais une véritable équipe, les résultats et les performances le démontrent. Mais récemment, lors des derniers championnats d’Europe U18 et U21 à Chypre, nos objectifs n’ont pas été atteints, j’étais déçu comme si c’était moi qui avais perdu car ça s’est vraiment joué à pas grand-chose. Brian a rebondi très vite et s’est remis à l’entraînement, c’est exactement ce qu’il faut faire. Je place de grands espoirs en Brian, il a atteint un super niveau de jeu grâce à un entraînement régulier (20 à 25 heures par semaine en moyenne) ce qui peut l’amener vers les professionnels, on fera tout pour y arriver, sans négliger ses études bien entendu. Je rajouterais encore une chose, je suis très fier de mon fils, il a compris que seul le travail et la persévérance permettent d’arriver où on le désire. »