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La gestion du stress en compétition

Le parcours d'Al Oerter, le discobole, est emblématique. Médaille d'or à Melbourne en 56. Après un grave accident et 3 ans de rééducation, il participe aux Jeux Panaméricains en 59 et termine 1er. En 1960, à Rome, il gagne encore. En 1964, à Tokyo, avec une côte fracturée et une minerve, il gagne quand même, à son dernier essai. Toujours 1er en 68 à Mexico. Sombrant dans les profondeurs du classement entre les Jeux, il n'était jamais favori, mais toujours là le jour J. En France, nous avions Anquetil et Poulidor. En Belgique, ils avaient Ceulemans.

On dit qu'il y a deux sortes de stress. Le bon et le mauvais. En fait, il y a deux types de réponses. La réaction adaptée ou l'inhibition de l'action. Si un lion entre dans la salle à manger, soit vous lui enfoncez le balai dans la gueule en téléphonant de l'autre main pour appeler le zoo, soit vous restez bloqué sur votre chaise en espérant qu'il va bouffer votre voisin de table. Caricaturalement, on peut opposer deux caractères : le tourmenté, respectueux du code de la route et craintif pour sa santé, celui-là brille à l'entraînement, dopé par l'absence d'opposition et par sa propre réussite ; et puis il y a l'accro à l'adrénaline, qui a besoin du danger pour repousser ses limites.

La gestion du stress, à l'instar des comportements alimentaires ou sexuels, est d'origine biologique. Elle est régie par l'hypothalamus, à un endroit difficilement maîtrisable par la volonté. C'est un fleuve puissant. On peut en aménager les bords, colmater les fuites, monter quelques digues pour les périodes de crue, mais jamais le fleuve ne coulera dans l'autre sens. Le dicton affirme qu'on ne fera jamais d'un âne un cheval de course. On pourrait dire moins crûment qu'il faut être modeste dans ses ambitions. S'améliorer, oui. Se transformer en bête de match, certainement pas.

Que font les joueurs de billard pour gérer leur stress ?

Il y a encore quelques années, quelques champions rongés par l'anxiété se shootaient aux "benzo" (Valium®, Temesta®). Mais endormir l'organisme n'améliore pas les performances. Puis vint le "pétard", censé développer la zen-attitude. On ne gagne toujours pas mais on s'en fout. Seuls les bêta-bloquants, largement utilisés en cardiologie, sont réellement efficaces, en diminuant tremblements, transpiration et tachycardie sans altérer la vision du jeu. Dans les années 80, tous les sportifs de haut niveau pour le tir, le snooker ou le pentathlon moderne étaient sous bêta-bloquants1. Hélas, tout cet arsenal est maintenant interdit et les récents contrôles antidopage au billard exposent le joueur fautif à une suspension temporaire ou définitive. Restent la clope et le pastis qui ne sont pas encore contrôlés…  

Plus sérieusement, que peut-on conseiller aux familiers de la "tête dans le sac" ? Sujet porteur. Le web fourmille de solutions : coaching, préparation mentale, sophrologie, kinés. On y trouve même l'iridologie, la micronutrition, la phytothérapie, l'aromathérapie, et j'en passe. Tous expliquent qu'il faut éliminer le stress. C'est une erreur. Le stress n'est pas l'ennemi, mais la réaction d'un organisme soumis à des choix incertains. C'est le blocage de la pensée et l'angoisse qu'il faut lever. Les TCC (Thérapies comportementales et cognitives)2 brèves, validées scientifiquement, visent à remplacer les idées négatives et les comportements inadéquats par des réponses adaptées : relaxation, analyse des pensées, mise en situation. On y apprend aussi à modifier la perspective de ses émotions et à accepter le stress comme une chose naturelle. Alors si vous êtes phobique ou TOCqué, appelez un psy cognitiviste : ça marche.

Si vous êtes dans le top 10 au tennis, golf ou formule 1, engagez un coach mental. Mais si vous êtes simple joueur de billard, vous pourrez peut-être vous contenter de quelques conseils de simple bon sens.

- Améliorer son niveau de jeu. Un N3 peut battre un N2, mais jamais il ne battra un Master. Au tennis, il a fallu qu'Ivan Lendl devienne beaucoup plus fort que ses adversaires pour arriver à gagner une finale.

- Multiplier les matches. Il est plus facile de se maîtriser si on joue souvent plutôt que si on joue toute sa saison sur une journée. Et gagner une fois permet de se persuader que, finalement, c'est possible.

- Tous les échecs ne sont pas liés au stress. Il vaut mieux avoir une bonne hygiène et attendre d'avoir gagné pour faire la fête : le manque de sommeil et les gueuletons réduisent les performances. Le café réveille mais augmente l'anxiété. L'alcool détend mais perturbe le jugement.

Et si votre cœur accélère en jouant le toss, pas de panique, c'est que tout va bien.

Michel Dumas, Commission médicale.

Notes

1- Barrie Houlihan : "La victoire, à quel prix ? Le dopage dans le sport" Editions de l'Europe.

2- http://www.aftcc.org/therapie.php

Le billard, une thérapie pour les seniors

Certains auteurs prétendent que le mot « billard », apparu au Moyen Âge, viendrait de la contraction de « bille » et « vieillard », avançant que ce jeu avait été inventé pour jouer au croquet sans avoir à se baisser pour ramasser les billes.

Pourtant, les mouvements de flexion-extension du tronc y sont permanents ce qui en fait, au contraire, un excellent exercice de prévention des douleurs lombaires liées à l’arthrose !

En réalité, pour toute une foule de raisons, le billard est un sport authentique à recommander aux personnes du troisième âge.

Praticable du 1er janvier au 31 décembre, lien social intergénérationnel et formidable moyen de lutte contre l’isolement, il permet aux anciens de se valoriser en transmettant leur passion et leur savoir aux jeunes débutants.

Par ses postures et par sa recherche de positions idéales du corps variant à chaque coup, il s’avère être un exercice remarquable pour l’entretien de l’équilibre en station debout. Il contribue ainsi à la prévention des chutes si fréquentes et redoutables chez la personne âgée.

Par la « mécanique » non violente et répétitive du geste, jouer au billard apparaît comme une pratique appropriée au bon maintien de l’appareil musculo-squelettique de la personne vieillissante.

Par sa « conception », c’est-à-dire par l’ensemble des stratégies nécessaires, il permet d’entretenir les facultés intellectuelles telles que la mémoire, la lecture des angles, l’anticipation, la coordination, le raisonnement, l’engagement, la prise de décision…

Bref, tout ce que la médecine recommande aujourd’hui pour lutter contre le déclin cognitif.

Par sa spécificité de sport peu consommateur d’énergie, il donne la possibilité à tout âge, avec  des entraînements quotidiens, d’améliorer ses performances permettant ainsi l’obtention de résultats gratifiants.

Par cette culture de l’estime de soi, cette singularité du « sport billard » en fait une réelle thérapie dans la lutte contre la dépression de la personne âgée.

C’est pour toutes ces raisons enfin que le certificat de « non contre-indication à la pratique du billard » devrait avantageusement être remplacé chez la plupart des anciens par la mention :

« Indication à la pratique du billard »

Docteur Pédro De Roa - Commission médicale

Dis-moi ce que tu manges...
Sachant que, par son mode de vie, chacun s’expose, donnons-nous les meilleures chances de réussite, au billard et dans la vie. Et rappelons-nous qu’une grande variété d’aliments permet d’améliorer les défenses de l’organisme. De manière générale, il faut s’arrêter pour manger, prendre son temps, s’asseoir, et éviter la télévision.

Pourquoi des fruits et légumes ?

Ils contiennent des fibres, de la vitamine C, de la vitamine E, et une large gamme d’anti-oxydants. Ils diminuent le risque de cancer, le risque de maladie cardiovasculaire, d’hypertension artérielle, de diabète, d’obésité, d’ostéoporose. Bref, c’est que du bon. Ils sont à consommer sans limite, frais, surgelés, en conserve, crus ou cuits. Il en faut un minimum de 5 différents par jour (10/jour, c’est encore mieux). « an orange a day keeps the doctor away ». Même si ce n’est pas tout à fait exact, il faut se souvenir que 20 % de la population, et près de 60 % des fumeurs présentent un déficit en vitamine C, alors n’hésitons pas !


Pourquoi des laitages ?

Les laitages contribuent à l’apport nécessaire de calcium. Il faut 3 produits laitiers par jour (lait, fromage, yaourt). Pour les fromages, il faut favoriser ceux qui apportent le plus de calcium, le moins de sel et de graisse. Les fromages particulièrement riches en calcium sont : le gruyère, le beaufort, le cantal, l'edam, le gouda, le morbier, le bleu, le saint-paulin, etc. Pauvre en calcium : le chèvre. Fromages riches en matière grasse et en sel : fromage fondu, fromage à tartiner.

Pourquoi des féculents ?

À chaque repas et selon votre appétit, il vous faut :
-    des produits céréaliers : pain, pâtes, riz, semoule, maïs, avoine, boulgour, millet, quinoa… En favorisant les céréales complètes.
-    des légumineuses : haricots blanc ou rouge, flageolets, pois cassés, pois chiches, lentilles, soja, fèves…
-    ou des pommes de terre qui se cuisinent de multiples façons, voire du manioc.
Les Français, depuis les années 70, n’en consomment plus assez.

Pourquoi du poisson ?

L’apport de protéines et de lipides est indispensable. Mais il faut savoir préférer « les bonnes graisses ». De nombreuses études ont montré que la diminution des acides gras saturés (contenus dans la charcuterie, le beurre, la viande) et/ou l’augmentation des acides gras insaturés (contenus dans le poisson et les huiles végétales) ont permis d’obtenir une diminution du cholestérol sanguin et une réduction de l’incidence des maladies cardiaques et vasculaires. On se rapproche ainsi du fameux régime crétois. De toute façon, la portion de viande, de poisson ou d’œuf n’est que l’un des composants du plat et doit être consommée en quantité plus faible que l’accompagnement.

Pourquoi boire de l’eau ?

Pour se désaltérer, l’eau est la seule boisson indispensable. Il faut en boire au moins 1 litre et demi par jour, pendant et entre les repas. Il faut se souvenir que, pour un sportif, 5 % d’hydratation en moins entraîne une diminution très significative des performances, jusque 35% ! Il faut préférer l’eau minérale qui apporte du calcium et du magnésium. Éviter les boissons sucrées qui déclenchent un pic d’insuline qui sera responsable d’un « coup de pompe » réactionnel dans l’heure qui suit ; et puis les boissons sucrées font très vite prendre du poids. Éviter les boissons alcoolisées qui apportent des « calories vides » et qui déshydratent, ce qui n’est vraiment pas conseillé en compétition.

Pourquoi de l’exercice ?

Il faut intégrer l’activité physique dans votre vie quotidienne pour éviter l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, et pour vous déstresser. Organisez-vous pour marcher d’un bon pas au moins 1/2 heure par jour. Faites du vélo, du roller, du jardinage, du bricolage, et essayez de pratiquer un autre sport, complémentaire du billard.

Peut-on envisager une alimentation spécifique avant compétition ?

La veille de la compétition, et même si vous n’êtes ni marathonien ni skieur de fond, pensez aux sucres lents. Comme disent les cavaliers : « c’est l’avoine du soir qui fait le cheval du lendemain ». Le dîner ne doit jamais être trop lourd et ne doit pas représenter plus de 30 % des calories de la journée. Évitez la viande qui engendre une élimination importante des déchets, une augmentation du métabolisme de base, et un mauvais sommeil. Pour le petit-déjeuner, pensez aux agrumes et aux fruits (orange ou kiwi), au pain complet, aux céréales, aux laitages. Un riz au lait le matin permet de se concentrer sur la compétition, et non sur sa faim.
N’oubliez pas qu’aucun supplément nutritionnel n’est actuellement justifié scientifiquement pour les sportifs et qu’il vaut mieux éviter tout excitant. Buvez beaucoup d’eau. La déshydratation est un vrai danger, pour vos muscles, et pour votre cerveau.

Bon jeu ! > Plus d'infos <

Où en êtes-vous avec l’alcool ?
« J’ai horreur de l’alcool, Je ne bois jamais d’alcool, Je bois occasionnellement de l’alcool, J’en bois très peu, Je ne bois que du bon vin et pas à tous les repas, Je ne bois pas entre les repas, Je ne bois jamais d’alcools forts, Je peux rester 3 jours sans boire une goutte d’alcool, Je peux arrêter de boire quand je veux, Je ne bois rien d’autre que du pastis, La bière, ce n’est pas de l’alcool, Si je n’ai pas mon vin à table ça me met de mauvaise humeur, mais je ne suis pas alcoolique… »

Où situer la frontière entre une consommation «saine » d’alcool et l’alcoolisme ? Comment s’y retrouver ? Quand commence «le problème avec l’alcool » ?


Il est vrai qu’une légère consommation de vin rouge diminue les risques de maladies cardiaques car elle permet de baisser le niveau de cholestérol. De sérieuses enquêtes épidémiologiques ont permis de délimiter des frontières.

Sur quels critères ces enquêtes se sont-elles fondées ? L’élévation des gamma-GT, l’augmentation du volume des globules rouges, l’élévation des triglycérides.

Ces anomalies sanguines ont été corrélées avec la  souffrance de nombreux organes, les principaux étant le cerveau, le système nerveux périphérique, le foie, le cœur. Les lésions occasionnées par l’alcool sur ces organes deviennent vite irréversibles et sont une cause de mort prématurée. On estime en France que l’alcool est responsable de 45000 décès.

A partir de quand ces marqueurs sanguins sont-t-ils perturbés ?
Pour les femmes : à partir de 3 ou 4 verres de boissons alcoolisées par jour pendant plus de 4 jours par semaine.
Pour les hommes : à partir de 4 ou 5 verres par jour pendant plus de 4 jours par semaine.

Qu’est-ce qu’une boisson alcoolisée ?
Curieusement toutes les boissons alcoolisées sont à peu près équivalentes en alcool : 1 verre de vin = un demi de bière = un apéritif, un digestif, cocktail ou 25 cc de cidre.

Prenons le problème à l’envers :
Pour être sûr de ne pas avoir un problème avec l’alcool et d’en mourir prématurément, il faut ne pas boire du tout d’alcool 4 jours sur les 7 de chaque semaine de l’année. La somme totale de verres ne doit pas dépasser 16 par semaine pour les femmes et 20 par semaine pour les hommes.

Dans le cas contraire, faites-vous faire des analyses par votre médecin traitant. Plus d'infos...

Prévention du dopage

Pour en savoir plus sur la prévention et la lutte contre le dopage, consultez le site internet de l'Agence française de lutte contre le dopage et celui de l'Agence mondiale antidopage.

La liste des produits interdits est publiée sur le site de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

Consultez le règlement médical fédéral.

Pourquoi faut-il lutter contre le dopage dans le sport, y compris au billard ?

Il a fallu la fin tragique d’un cycliste sur le Mont Ventoux au cours du tour de France de 1967 pour que les contrôles anti-dopage, refusés par l’ensemble des cyclistes en 66, deviennent obligatoires en 68 ! En effet, une surenchère inadmissible pour ne pas perdre conduisit tous les cyclistes du tour à consommer de manière effrénée tout ce que l’on pouvait trouver en matière de produits dopants. Mort d’un arrêt cardiaque, on retrouva dans les poches de Tom Simpson des tubes d’amphétamines, drogue qui lui permit de repousser les symptômes d’épuisement au-delà des limites.

Après l’histoire de Tom Simpson et bien d’autres faits similaires, le monde moderne a pris conscience de la nécessité d’associer 3 entités : sport, santé et bien-être. C’est ainsi que nous devons promouvoir le sport pour sa contribution à l’épanouissement de l’individu tout en le protégeant de l’asservissement à la performance à n’importe quel prix. Le sport sans dopage, cela a été démontré, améliore ce que nous avons de plus précieux : la santé physique, mentale et sociale. Le dopage dans le sport fait tout le contraire. L’esprit originel de la loi antidopage était de protéger la santé du jeune sportif.

Malheureusement, les leçons n’ont pas suffi. Le dopage a conservé une longueur d’avance sur son contrôle. Les enjeux financiers considérables ont  transformé l'esprit de la loi : a aujourd’hui, s’agit d'avantage de punir les tricheurs que de préserver l’humain. Les sanctions ne sont plus seulement sportives mais aussi judiciaires ! L’adrénaline est l’hormone naturellement produite lors d’un stress. Elle améliore les performances physiques pour fuir devant  un danger imminent. Sa production est artificiellement augmentée par certains coureurs à l’aide de produits dopants. Le billard est un sport dit 'de cible'. Il ne demande ni puissance ni endurance ni vitesse mais une grande maîtrise de soi. Paradoxalement, dans les sports de cible comme le billard, ce sont les antidotes de l’adrénaline  (bétabloquants et stupéfiants dont le cannabis) qui sont illicitement consommés pour amoindrir les effets du trac. Les antidotes de l’adrénaline sont des produits dangereux et c’est pourquoi ils sont interdits. En revanche, toutes les méthodes non médicamenteuses de gestion du stress (relaxation, hypnose, yoga...) sont à conseiller.

Ecrit par Pedro De Roa pour la Commission médicale.

 

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